Archives J2R : A Triel, un arrêté municipal polémique annulé par le Tribunal administratif de Versailles
Les 6 juin et 4 juillet 2025, la mairie de Triel a pris trois arrêtés municipaux qui ont créé une polémique au sein de la commune. Le premier stipule qu’un couvre-feu est instauré du 30 mai au 1er novembre entre 23h et 5h du matin pour les mineurs non-accompagnés par au moins un parent ou un responsable légal.
Le second arrêté, instaure l’application et l’utilisation d’une attestation d’autorisation de déplacement d’un enfant par les parents durant la période du couvre-feu.
Ces mesures sont contestées notamment par la Ligue des Droits de l’Homme pour leur caractère restrictif des libertés individuelles et collectives fondamentales. Le Maire de Triel, Cédric Aoun, les justifie comme résultant d’une forte hausse de la délinquance des jeunes depuis les différents confinements causés par la pandémie de Covid-19. Cette hausse de la délinquance des jeunes avait ensuite été renforcée par les émeutes impressionnantes de juin 2023, à la suite de la mort de Nahel, adolescent de 17 ans, tué par un policier à la suite d’un refus d’obtempérer à Nanterre.
Une délinquance vraiment en hausse ?
Si les épisodes observés dans toute la région parisienne en juin 2023 montraient une violence très importante et très intense, signifient-t-ils vraiment que la délinquance des mineurs, et des jeunes de manière générale, est en hausse en Île-de-France ?
Pour comprendre, il est important d’avoir quelques données statistiques en tête. Pour la seule année 2024, environ 820 000 crimes et délits ont été recensés en Île-de-France, pour une population d’un peu plus de 12 millions d’habitants. Ce nombre est en légère baisse par rapports à celui de 2023, un premier indicateur qui réfute l’augmentation de la délinquance générale dans la région. Les statistiques démontrent également que le nombre de mineurs poursuivis par la justice a diminué de 25% depuis 2016.
Impressions paradoxales
Pourtant, si l’impression que la délinquance des jeunes est en forte progression depuis quelques années, c’est parce que ces actes gagnent en intensité et en violence. De nombreuses rixes entre jeunes ont eu lieu, dont certaines ont été assez médiatisées, comme celle du lycée Rodin à Paris qui a provoqué la mort d’un adolescent de 16 ans. On retiendra également le décès d’Elias, 14 ans, poignardé par deux jeunes de 16 et 17 ans à la sortie d’un entrainement de football le 25 janvier dernier.
Ces différents exemples mêlés aux statistiques évoquées en amont témoignent du paradoxe existant entre la diminution du nombre de mineurs poursuivis par la justice et l’augmentation du nombre d’actes très violents.


