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Laurence Alavi s’exprime suite à sa démission du Conseil municipal d’Andrésy

Chers andrésiennes et andrésiens,
Je suis Laurence ALAVI. Je m’adresse à vous aujourd’hui pour vous informer que j’ai démissionné de mon mandat d’élue municipale depuis le lundi 27 janvier 2025. Je souhaite m’en expliquer auprès de vous.


En 2013, Lionel WASTL, notre maire actuel alors candidat aux municipales de 2014, est venu me chercher pour intégrer sa liste. Mes engagements citoyens comme parent d’élèves élu et membre de l’association Andrésy Qualité Pour Tous me valaient cette proposition.
Ayant toujours considéré que se plaindre ne faisait pas avancer les choses et que seul le pouvoir d’agir était utile, j’ai donc accepté.
Le réel échange d’idées menant à la construction d’un programme réaliste fut un vrai plaisir, tant humainement qu’intellectuellement. Nous n’avons pas été élus à la direction des affaires mais nous sommes saisis de notre mandat d’élus d’opposition comme d’une mission de lanceurs d’alerte. Les dossiers municipaux fouillés en profondeur, avec le peu de moyens que nous avions pour le faire, nous ont permis d’être reconnus pour le sérieux de nos chiffres et analyses. Après un mandat de 6 ans dans l’opposition, c’est tout naturellement que nous nous sommes présentés de nouveau aux votes de nos concitoyens en 2020.
La situation financière découverte lors de notre prise de fonction était extrêmement fragile et les mauvaises nouvelles se sont multipliées :

Et pour finir, la hausse soudaine et très importante du coût des fluides a lourdement impacté le budget fonctionnement et il n’existait aucun levier d’action sur le coût du produit fourni. Plusieurs mesures de restriction ont été mises en place telles que la mise en chauffe plus tardive des écoles et, encore plus tardive, des autres bâtiments publics, ou encore la fermeture de Diagana pendant une semaine durant chaque vacances scolaires. Cela a permis de diminuer la dépense mais n’a pu couvrir le différentiel financier entre l’ancien coût et le nouveau.

Dans de telles conditions financières, il était plus que jamais nécessaire qu’un suivi des dossiers, au plus près, soit opéré par le biais d’un travail conjoint entre le maire et chaque adjoint accompagné de son directeur de service. La mission d’un chef de projet, ce que ce doit d’être un maire, est de motiver ses équipes, de s’informer de l’avancement du dossier, de s’assurer de la tenue des délais et de créer des synergies au sein de son équipe.
Il est impératif qu’un maire assure sa mission de « porte drapeau » de la ville afin de se créer un réseau pour obtenir, par ces contacts, des intermédiations ou informations quant aux aides financières, matérielles ou fonctionnelles possibles mais aussi permettre que sa parole soit portée et éventuellement prise en compte lors de décisions d’instances auxquelles il ne participe pas directement.
Il devient crucial qu’un maire, toujours dans sa mission de « porte drapeau », mission qui ne peut être que la sienne puisqu’il est le 1er magistrat de sa ville, assure le développement de partenariats privés de mécénats culturels mais aussi sociaux ou environnementaux.
Il aurait été financièrement profitable de faire appel à un vrai professionnel des subventions pour aller débusquer ces dernières partout où elles se trouvaient (et se trouvent toujours), particulièrement directement auprès du Parlement Européen.
Pour finir, un maire se doit d’être un bon manager. Les départs d’autant d’élus de la majorité et d’autant d’agents compétents dans les services parlent d’eux-mêmes je n’irai donc pas plus loin sur ce sujet.

Pendant mes 3 années en qualité de 1ère adjointe et ma présence au plus près du maire et de ses pratiques, j’ai plusieurs fois dit au maire ce que j’ai exposé ci-dessus sans qu’il n’en soit jamais tenu compte. J’ai donc fait avancer les dossiers quand cela m’était possible et donné ouvertement mon opinion sur ce que je considérais être des manquements. N’observant pas de volonté de changer les méthodes et voyant plus que jamais se déliter l’équipe majoritaire ainsi que les services, j’ai décidé de démissionner de mes délégations ne pouvant plus, par ma présence, laisser entendre que j’étais en accord avec ce qui se déroulait alors qu’il n’en était rien.
Il n’existe pas de position d’élu « neutre ».

Si l’on n’est pas dans la majorité, on est forcément considéré comme appartenant à l’opposition, avec tous les apriori que cela suppose : opposition de principe, volonté de nuire en tout à la majorité, désir de devenir calife à la place du calife… Je tiens, sur ce dernier point, à être parfaitement transparente. Lorsque j’ai indiqué à Lionel, monsieur le maire, que je quittais la majorité municipale, ce dernier m’a proposé de s’engager par écrit à appliquer certaines de mes propositions méthodologiques. Ne me voyant pas convaincue, il m’a demandé de réfléchir à ce qui pourrait me faire rester. Après une soirée de réflexion je lui ai présenté une porte de sortie à notre désaccord en lui proposant de switcher nos positions : il devenait 1er adjoint, je devenais maire. Le but était pour moi de tenter de ressouder l’équipe car diviser pour mieux régner n’a jamais été une méthode efficace de management et mettre en place une politique de recherche de financement et partenariats avec la fixation définitive d’un Plan Pluriannuel d’Investissement privilégiant la rénovation des bâtiments publics, pour la plus grande part en piteux état.
De son côté notre maire aurait été le 1er homme politique à mettre en pratique son crédo d’égalité entre les hommes et les femmes en laissant, à mi-mandat, la place à sa 1ère adjointe. Il aurait ainsi créé le buzz et pu profiter de cette aura pour se présenter aux législatives, un mandat de député me semblant mieux correspondre à son profil qu’un mandat de maire.
Pour porter ses fruits au sein de l’équipe majoritaire, cette proposition de switch devait venir de lui or Lionel s’est empressé d’inviter ses seuls soutiens au sein du groupe majoritaire pour leur lire mon email et faire apparaitre au grand jour ma supposée duplicité. Je ne quittais pas la majorité municipale pour désaccord avec ses méthodes, non, non, je partais car je visais son siège. Certains l’ont sincèrement cru, d’autres se sont plus à le croire et d’autres encore savaient, pour me connaitre, que cela était faux.

J’ai donc sans regret quitté l’équipe municipale et retrouvé ma liberté d’expression. En 9 mois, 6 autres élus ont, à leur tour, quitté la majorité municipale et nous avons formé le groupe Andrésy Union Citoyenne.
Cela fait 18 mois que nous voyons la municipalité continuer à dépérir, que nous observons le maire entrer en campagne bien avant l’heure et ne toujours pas dédier tout son temps à tenter de solutionner les nombreuses difficultés que rencontre la ville, et cela fait aussi 18 mois que nous constatons l’inaction des instances préfectorales malgré les alertes, motivées et justifiées, reçues des oppositions.

En ce qui me concerne et depuis plusieurs mois maintenant, je suis très engagée auprès d’une importante association caritative du territoire. Une partie importante de l’activité de cette dernière est réalisée sur Andrésy et je souhaite que nous puissions développer des relations plus directes avec certains services municipaux. Afin d’éviter tout soupçon de conflit d’intérêt, je démissionne donc de mon mandat d’élue municipale. Je perpétue là une démarche déjà suivie dès la campagne 2020 à compter de laquelle j’avais stoppé mes activités professionnelles d’agent immobilier sur Andrésy afin de ne pas prêter le flanc à des soupçons éventuels de facilitation de mes « affaires » du fait de ma délégation d’adjoint au maire. Il est pour moi crucial de ne pas risquer de porter préjudice à l’association du fait de mon mandat d’élue d’opposition et l’activité concrète que j’y mène m’enrichit moralement, intellectuellement et fonctionnellement plus que mon mandat d’élue, c’est donc ce dernier que j’abandonne.

Je ne me présenterai pas en 2026. L’héritage sera très lourd et les moyens tant matériels qu’humains seront limités. La prochaine mandature devra axer son programme sur le rétablissement de la situation financière et ne pourra pas réaliser de projets impactant pour la ville si ces derniers engendrent un coût financier. Ce n’est pas très réjouissant mais quiconque vous vendra autre chose vous mentira ou prouvera sa méconnaissance de la commune.
Je souhaite bon courage à tous les élus municipaux, qu’ils soient de l’opposition ou de la majorité, car leur mission est difficile, ingrate, peu reconnue et de moins en moins respectée. Je salue tout particulièrement mes amis d’Andrésy Union Citoyenne et je les remercie pour tout le travail que nous avons réalisé ensemble. Je quitte les compagnons de route politique mais conserve les amis.
Je vous remercie de l’attention que vous avez bien voulu porter à mon message et je souhaite le plus bel avenir possible pour Andrésy.  

Tout d’abord, nous avons découvert l’existence de 2 emprunts in-fine, emprunts sur la durée desquels vous payez uniquement les intérêts et rembourser l’intégralité du capital, en 1 seul fois, à terme. Un remboursement intégral de capital et cela 2 années consécutives grevait donc lourdement la capacité d’investissement dont nous pensions disposer

Ensuite, les injections de béton effectuées très peu de temps avant notre arrivée par l’ancienne majorité suite à la découverte d’importantes fissures dans le sous-sol du gymnase Louise Weiss portaient à 3 M€ les travaux déjà engagés sur ce bâtiment. Il eut été incompréhensible, à ce moment-là, de ne pas continuer les travaux. Par ailleurs, nous ne savions pas encore que l’entreprise retenue pour les 2 principaux lots de gros œuvres était peut-être incompétente et qu’elle ne s’entendait sur rien avec l’architecte maître d’œuvre. La période d’interruption du chantier due au confinement et à l’absence d’ouvriers pour cause de COVID a retardé aussi la constatation des malfaçons.

Autre impondérable, le coût financier de la crise COVID, qui n’était pas évaluable ni prévisible dans sa durée. Cette crise a impacté la perception habituelle des recettes puisqu’il n’y a plus eu, et pendant longtemps, de facturation complète des centres aérés, temps périscolaires, repas de cantine ou encore cours de musique et de danse alors que la charge salariale restait identique (il n’existe pas de process de chômage partiel pour les agents territoriaux). Les mesures de sécurité sanitaires ont eu aussi un coût conséquent absolument pas couvert par l’indemnité versée par l’Etat par la suite.

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