Triel empêchée d’intégrer le Parc Naturel Régional du Vexin français, un énorme gâchis !
La ville de Triel est de façon naturelle géographiquement incluse dans le Vexin français car le massif de l’Hautil constitue l’extrémité des contreforts du Vexin sur le Bassin parisien. La ville a souhaité rejoindre le périmètre du Parc Naturel Régional (PNR) du Vexin français il y a 8 ans. Depuis, Triel a été intégrée avec succès au périmètre d’étude de la nouvelle Charte « Horizon 2040 » du PNR. Hélas le maire Cédric Aoun vient de refuser l’adhésion de la ville à ce formidable projet collectif de développement durable.
Intégrer le PNR du Vexin : une décision stratégique pour un meilleur avenir
En 2017, le conseil municipal de Triel prenait une délibération en vue de participer à la procédure d’adhésion au PNR afin de préserver le Massif de l’Hautil et ses continuités écologiques. Après des échanges très conséquents entre la Région et le comité d’aménagement du PNR, un nouveau périmètre, incluant Triel-sur-Seine, a été mis à l’étude par une délibération de la Région en mars 2019. Dans le cadre de la concertation la municipalité a été associée à la rédaction collective du projet de la Charte « Horizon 2040 ».
Une fois le projet de Charte rédigée, les services de l’Etat, le Conseil National de la Protection de la Nature et la fédération des Parcs Naturels Régionaux de France ont effectué leurs observations, suivi par celles de l’Autorité environnementale en mars 2024. Puis le projet a été mis en Enquête publique du 30 septembre au 15 novembre 2024. Tout était donc réuni pour la réussite de l’adhésion de Triel. Mais le nouveau locataire de la mairie élu en 2020 en a décidé autrement et a choisi de ne pas intégrer le PNR du Vexin Français.
Le dernier espoir portait sur l’adoption d’une délibération positive avant le 31 décembre 2025. Or le Conseil municipal qui doit se tenir le 10 décembre ne comporte toujours pas cette délibération. Les dés sont donc jetés. Triel ne pourra faire partie du PNR avant encore quinze ans. Un réel gâchis au regard de l’amélioration du territoire face à un avenir climatique très incertain !
Qu’est-ce que c’est qu’un Parc naturel Régional ?
Un Parc naturel régional institue une protection du territoire qu’il recouvre. Chaque PNR se dote de sa propre charte établie avec les représentants des communes en fonction des nécessités locales. Il n’y a que 58 parcs naturels régionaux en France. Les cinq missions des Parcs sont définies par l’article R333-1 du code de l’environnement.
Il s’agit de protéger et valoriser les paysages et le patrimoine naturel et culturel par une gestion adaptée ; de contribuer à l’aménagement du territoire ainsi qu’à son développement économique, social et culturel ; à la qualité de la vie ainsi qu’à l’accueil, l’éducation et l’information du public. Enfin, de réaliser des actions expérimentales ou exemplaires dans les domaines cités ci-dessus et de contribuer à des programmes de recherche. Intégrer un Parc naturel régional apporte ainsi de nombreux atouts aux communes.
Un puissant moteur de développement et de soutenabilité
Le Parc naturel régional du Vexin français, créé en 1995, cherche à améliorer les conditions environnementales, avec des protections en faveur du patrimoine local, du patrimoine urbain et du patrimoine naturel.
La protection sur le plan environnemental de l’écologie locale
Sur ce plan, les sujets d’intérêt visent la protection de la forêt, des sols, des différents milieux, de la biodiversité, la restauration des continuités écologiques, mais aussi la préservation des paysages.
Un point à développer porte sur l’amélioration de la protection de la ressource et de la qualité de l’eau.
Les équipes du Parc ont parallèlement pour objectif la réduction des émissions de carbone et l’adaptation au changement climatique. Ils favorisent les économies d’énergie et des transports plus adaptés aux conditions locales. La tendance est d’ailleurs à l’amélioration de la qualité de l’air, avec une vigilance à maintenir sur certains polluants, comme les particules liées au chauffage au bois et à proximité de certains sites industriels (Nox, poussières, COV). Le Parc déploie une stratégie de soutien au développement d’une agriculture agroécologique et de filières d’alimentation en circuits courts ; il promeut l’écoconstruction et la production d’énergies renouvelables.
Un dynamisme culturel, touristique et donc économique
Le Parc a su développer un axe important sur le sujet du développement économique durable. Avec le foisonnement des projets locaux, il a contribué au développement du tourisme et des loisirs de son territoire.
Avec le PNR, la communication sur le territoire est démultipliée tant au niveau de la région qu’au niveau national ; c’est aussi un puissant moteur d’image positive à l’international.
Comment cela se passe concrètement sur le terrain
Dans le cadre de sa structure le PNR du Vexin français s’est doté de compétences internes et externes. Elles s’appuient sur les diagnostics élaborés lors des renouvellements du classement du Parc, mais aussi sur leurs propres travaux et recherches au fil du temps. C’est ainsi que les municipalités s’appuient sur leurs conseils avisés, bénéficient de l’ingénierie du Parc pour leurs projets, ainsi que de subventions concernant l’ensemble des espaces et des bâtiments de la ville. Elles sont conseillées sur la gestion différenciée des espaces naturels, aidées avec les achats groupés d’arbres ou de plantes pour la restauration des haies, de conseils pour la réintégration de vergers. Le Parc a effectué l’inventaire écologique des mares, il aide à la rénovation des chemins, à la préparation de pistes cyclables… Les habitants eux-mêmes, s’ils résident sur le périmètre du PNR profitent selon leurs besoins de conseils et d’aide pour la rénovation des vieux murs, le ravalement des maisons, la restauration des haies…
Pour résumer, le PNR du Vexin français travaille donc sur la protection des ressources naturelles, l’objectif de Zéro perte nette de biodiversité et celui de la neutralité carbone à l’horizon 2050 tout en recherchant l’adaptation du territoire aux évolutions climatiques et en promouvant l’économie locale. Mais ce magnifique projet pour la ville de Triel-sur-Seine s’est éloigné pour au minimum 15 ans, jusqu’en 2040. Une perte d’efficacité et de sécurité pour notre avenir commun et notre développement raisonnable, pour ne pas dire durable.



