La désertification bancaire dans la Vallée de la Seine
En Île de France, la désertification bancaire progresse et fait disparaitre les agences bancaire. Nos centres-villes de la Vallée de la Seine n’échappent pas à ce phénomène. Voici une contribution de Louis Bavage.
Si vous vous êtes déjà promenés dans le centre-ville de Meulan en Yvelines (78), vous avez surement remarqué la très forte concentration d’agences bancaires sur la place Brigitte Gros.
La Société Générale, le Crédit Lyonnais, la Banque Populaire, la Caisse d’épargne, BNP Paribas, le Crédit Agricole, toutes ces banques possèdent une agence dans le centre-ville actif de cette commune de presque 10 000 habitants. Cela lui confère une certaine originalité… et une exception dans une région et un pays où les agences bancaires disparaissent progressivement.
Une région où les agences bancaires disparaissent
De manière générale, les communes franciliennes perdent progressivement leur dernière agence bancaire de centre-ville. Triel-sur-Seine, Vernouillet et Andrésy ont enregistré des fermetures des agences bancaires depuis 2010.
Sur le début de la décennie 2020, neuf communes de la région ont perdu une agence bancaire, dont trois dans les Yvelines. Le phénomène concerne cependant toute la France de manière générale, qui a perdu près de 3300 agences bancaires sur la même période. La chute du nombre d’agences bancaires est estimée à près de 11% en France depuis 2014, restant cependant moins importante que dans d’autres pays voisins de la France, comme l’Italie (-34%) et l’Allemagne (-45%).
Comment expliquer cette disparition ?
La désertification bancaire constatée en Île de France et en France de façon globale s’explique par différents facteurs. Le principal reste celui de la rentabilité pour les banques françaises. Pour répondre aux exigences des actionnaires, il a fallu couper, couper sur les frais fixes (personnel, loyer des agences bancaires, frais de maintenance…, impôts locaux). Ainsi, celles-ci ont déjà largement mis en place cette transformation en créant chacune leur application téléphonique permettant à leurs clients d’avoir accès à leurs comptes, à leurs documents et à un conseiller directement depuis leur domicile. Ces applications, aussi pratiques soient-elles, ont entrainé une forte baisse de fréquentation des agences bancaires par les clients.
Un autre phénomène qui affecté les agences bancaires fut l’émergence de services bancaires par des plateformes sur Internet. Ainsi, des clients se retrouvent également choyés par les banques en ligne telles que N26, Bunq, Helios, Trade Republic et la plus utilisée, Revolut. Ces banques incitent à tout faire en ligne et à distance, en proposant notamment de nombreux conseillers bancaires toujours plus proches de la clientèle.
Les clients cherchent aujourd’hui de nouvelles solutions face à la disparition des banques des centres-villes qu’ils connaissent et où ils possèdent des habitudes. Ces mêmes clients, et notamment les plus âgés, peinent globalement à se retrouver dans la digitalisation des banques et de leurs comptes.
Enfin, cette désertification bancaire a transformé le centre-ville des communes affectés par la désaffectation des grandes banques. Cela conduit à s’interroger à la pertinence d’une politique urbaine locale. Quoi y mettre et comment remplacer ces locaux vides ? Faut-il préempter ces locaux ? Pour faire quoi ? Ces questions entre autres méritent d’être traités par les futures candidats aux élections municipales dans les communes de la Vallée de la Seine.
Contribution de Louis Bavage


