Questions interdites, élus menacés : à Carrières-sous-Poissy, la démocratie municipale en péril
Légende : Une séance du conseil municipal qui se termine mal. (DR)
Lors de la séance du Conseil municipal de Carrières-sous-Poissy du 1er juillet 2025, le Maire a brutalement interrompu les débats immédiatement après la lecture de la première question orale posée par un élu d’opposition, et ce malgré la transmission, dans les délais légaux, de six questions orales – trois par le conseiller Anthony Effroy, trois par la conseillère Khadija Gamraoui.
Moins de cinq minutes après cette clôture précipitée, le Directeur de la sécurité publique, accompagné de deux policiers municipaux armés, a fait irruption dans la salle pour exiger le départ de l’ensemble des élus encore présents, alors même qu’aucun désordre n’avait été constaté. Les lumières ont été éteintes, des sommations orales ont été prononcées, et des remarques à caractère personnel ont été adressées à un conseiller municipal.
Rappelons que les questions orales, déposées en application de l’article L.2121-19 du CGCT, doivent légalement être lues en séance et consignées au procès-verbal. En empêcher la lecture revient à museler le droit d’expression des élus municipaux.
Tout porte à croire que cette manœuvre visait à empêcher la lecture d’une question particulièrement sensible, relative à la fermeture du gymnase Bretagne et aux risques sanitaires potentiels liés à la présence de légionelles dans le réseau d’eau.
Cette question, déjà transmise au Maire par courrier depuis le 12 mai 2025 – soit depuis près de trois mois – est restée totalement sans réponse à ce jour, malgré les alertes de plusieurs familles carriéroises.
Une question se pose légitimement : si aucun problème ne subsistait, pourquoi maintenir un silence aussi pesant ? Pourquoi refuser tout échange public sur un sujet aussi crucial que la santé des enfants et usagers d’un équipement municipal fermé sans explication claire ?
Cette séquence – qui mêle entrave au droit d’expression, usage disproportionné de la force publique et tentative manifeste d’éteindre un sujet gênant – constitue un grave précédent et une nouvelle dégradation du fonctionnement démocratique local à Carrières-sous-Poissy.
En réaction, Anthony Effroy, conseiller municipal, a saisi le Préfet des Yvelines afin de demander un rappel solennel du droit applicable au Maire et à ses services. Le groupe d’opposition « Réunis pour Carrières » est désormais dans l’attente d’une réponse officielle du représentant de l’État.
Anthony Effroy déclare :
“Il est inadmissible que des élus soient interrompus, menacés et cernés par des agents armés dans une salle du Conseil municipal, simplement pour avoir exercé leur droit de poser des questions. C’est un abus grave. Ce qui s’est passé le 1er juillet est une ligne rouge institutionnelle.”
Khadija Gamraoui, cheffe de file du groupe “Réunis pour Carrières”, ajoute :
“Depuis un an, le Maire fait tout pour empêcher les élus d’opposition de s’exprimer : questions refusées, micros coupés, séances écourtées. Ce 1er juillet, il est allé plus loin encore, en laissant la sécurité municipale intervenir contre nous. Ces méthodes ne sont pas compatibles avec une République locale digne de ce nom.”
Le groupe d’opposition « Réunis pour Carrières » alerte solennellement sur la dérive autoritaire en cours et appelle au respect strict des droits des élus, à la transparence dans la gestion municipale, et aux principes républicains qui doivent présider à toute vie publique locale.
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