C’est avec son polo et son cha­peau Paris 2024, que Mokh­tar Had­j­ri, a accueilli le jour­nal dans la salle d’entraînement du LMX Ring Olym­pique, au Gym­nase Pierre-de-Cou­ber­tin des Mureaux. C’est peut-être un signe du des­tin que le gym­nase dans lequel se trouve son club de Boxe Anglaise porte le nom du père des Jeux Olym­piques modernes. Mokh­tar Had­j­ri et les Jeux Olym­piques s’est une longue his­toire. Deve­nu Pré­sident du LMX Ring Olym­piques une fois qu’il fut à la retraite, puis récem­ment Pré­sident du Comi­té Dépar­te­men­tal de Boxe Anglaise des Yve­lines, Mokh­tar Had­j­ri a entrai­né dans sa car­rière un grand nombre de cham­pions comme le grand et puis­sant Tony Yoka. Ce der­nier, cham­pion olym­pique de 2016 dans la caté­go­rie poids lourd, consi­dère le LMX Ring Olym­pique comme son club de cœur. D’ailleurs, une grande fresque sur l’un des murs du club le repré­sente. Aux Jeux Olym­piques d’Atlanta, d’Athènes, de Pékin, de Londres et de Rio, Mokh­tar Had­j­ri était là. C’est un acteur de la Boxe Anglaise aux Mureaux et en France incon­tour­nable.
Comme il le dit lui-même, main­te­nant « la boucle est bou­clé » puisqu’il sera l’un des offi­ciels pour les com­bats de Boxe Anglaise ama­teur qui se dis­pu­te­ront aux Jeux Olym­piques de Paris 2024.

Com­ment êtes-vous deve­nu l’un des offi­ciels des JO ?

Ins­tal­lé à son bureau de Pré­sident du LMX Ring Olym­pique, Mokh­tar Had­j­ri a expli­qué les cir­cons­tances qui l’ont ame­né à deve­nir chro­no­mé­treur. L’intitulé exact est « Time Kip­per ».
« J’ai en tant qu’entraîneur fait le tour. J’ai don­né le relais à mon fils (Nor­man Had­j­ri), qui gère très bien la bou­tique avec d’autres futurs entraî­neurs. J’ai pris la pré­si­dence du club. Ceci dit, je conti­nue d’entraîner. C’est un truc qu’on ne peut pas arrê­ter comme ça ! Mais j’ai pris des fonc­tions qui sont venues par hasard. J’ai fait le chro­no­mé­treur sur de petites réunions de boxe…puis des plus grosses. Et très vite, j’ai accro­ché. Et cela fait main­te­nant six ou sept ans que je fais ça. Main­te­nant je suis arri­vé à faire des tour­nois inter­na­tio­naux. Des tour­nois d’examens. J’ai fait le tour­noi de qua­li­fi­ca­tions pour Tokyo (Jeux Olym­piques de Tokyo)…tous les cham­pion­nats de France. Sur­tout j’ai fait le test d’essai ; le test Event de Roland-Gar­ros, y a un an. Où j’ai été exa­mi­né par les gens de la Fédé­ra­tion Inter­na­tio­nale… et j’ai été pris. »
Pour les Jeux Olym­piques, Mokh­tar Had­j­ri s’est pro­po­sé puisque la Fédé­ra­tion Inter­na­tio­nale était deman­deur d’officiels pour l’encadrement des épreuves de Boxe Anglaise. « Et j’ai été pris ! »
Quel est le rôle du « Time Kip­per » lors d’un match de Boxe Anglaise ?
Tout en pre­nant, sur l’une des éta­gères situées der­rière lui un gong et un petit mar­teau, Mokh­tar Had­j­ri a com­men­cé à répondre à cette ques­tion :
« Le terme exact n’est pas chro­no­mé­treur mais Time Kip­per. C’est un poste où il faut être deux. On doit vrai­ment être syn­chro­ni­sé avec le chro­no­mètre qui passe à l’écran. C’est pour ça qu’il faut être à deux. C’est un poste à très haute res­pon­sa­bi­li­té, car il ne faut pas jouer avec les secondes. On est les maîtres du temps, mais aus­si les res­pon­sables au plus haut point. »
Son rôle est de mar­quer la fin et la reprise du round, qui est de trois minutes, ain­si que les dix secondes avant et après le repos.
A la ques­tion « en tant que spor­tif cela fait quoi de deve­nir un offi­ciel lors des Jeux Olym­piques ? », Mokh­tar Had­j­ri a répon­du :
« Pour moi, je suis très satis­fait ! Je boucle la boucle. J’ai à mon actif, en tant que spor­tif, entraî­neur et au-delà des titres gla­nés en club…je ne serai faire les compter…je dirais plus de 50 titres nationaux…quelques olym­piades plus ou moins fruc­tueuses… au-delà de ça, j’espère tou­jours créer un nou­veau boxeur, mais je laisse ça à mon fils. Cepen­dant je ne déses­père pas revoir un môme du club par­ti­ci­per à une nou­velle olym­piade. Et pour ma part… je crois que je boucle la boucle en étant au plus près des Jeux Olym­piques, puisque je serai au bord du ring. Que je don­ne­rai le pre­mier coup de gong et le der­nier coup de gong de cette olym­piade Paris 2024. C’est une grand res­pon­sa­bi­li­té et une grande fier­té pour moi ! »

Nou­veau Pré­sident du Comi­té des Yve­lines

En plus d’officier cet été aux Jeux Olym­piques de Paris 2024, Mokh­tar Had­j­ri est récem­ment deve­nu le Pré­sident du Comi­té Dépar­te­men­tal des Yve­lines de Boxe Anglaise. Pour­quoi ?
« Pour­quoi ! Le Comi­té Dépar­te­men­tal a une his­toire qui est longue. Elle existe depuis les années 70. Mais je crois que durant ce temps d’existence actif, en cin­quante années, je pense qu’il a eu trente ans où il était cli­ni­que­ment mort ! En rai­son de que­relles de clo­chers. Per­son­nel­le­ment, j’avais juré de ne plus m’en occu­per… mais je me suis jeté dedans parce qu’on cou­rait le risque de plus voir nos cham­pion­nats dépar­te­men­taux de boxe édu­ca­tive. »
C’est le Comi­té qui les orga­nise.
« Et moi, tout ce qui touche les enfants, c’est sacré ! On m’a pous­sé à le faire et j’ai accep­té. On va lan­cer aus­si des for­ma­tions d’arbitrages, de tech­ni­ciens et d’officiels. J’espère recréer une dyna­mique et relan­cer la boxe dans le dépar­te­ment. »

Des espoirs de médailles aux JO ?

Pour ter­mi­ner cette inter­view, une der­nière ques­tion a rame­né cet échange ins­truc­tif sur les JO de Paris : Quelles sont les chances de médailles pour la Boxe Anglaise Fran­çaise ?
« C’est déli­cat ! En géné­ral, je donne tou­jours le bon tier­cé. Il y a Sofiane Oumi­ha [1]. C’est une garan­tie solide dans la caté­go­rie des poids légers.
Il y a Estelle Mos­se­ly [2], que j’espère. Pour­quoi elle ? Car elle a l’expérience mais aus­si le pari est osé. Après 2 enfants et reve­nir 8 ans plus tard, c’est osé !
J’aime bien le petit Billal Ben­na­ma [3], dans la caté­go­rie Poids-mouches, 51kg. Il y a aus­si Dja­mi­li-Dini Abou­dou [4] dans les plus de 92kg. »

C’est sur ce pro­nos­tique de boxeuses et de boxeurs de l’équipe de France en qui il croit, que cet échange s’est ter­mi­né avec Mokh­tar Had­j­ri. Ce der­nier doit main­te­nant se pré­pa­rer pour son ren­dez-vous avec les Jeux Olym­piques de Paris 2024. Un ren­dez-vous qui cou­ronne une car­rière excep­tion­nel dans le monde le Boxe Anglaise, qui a se pour­suivre bien après avec de nom­breux pro­jets au sein du comi­té dépar­te­men­tal.