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Chemin de Picardes à l’Hautil : Deux associations portent l’affaire en justice

par | 13 juillet 2024 | Com­mu­ni­qués, Envi­ron­ne­ment, Triel-sur-Seine

L’am­biance buco­lique du che­min de Picardes sera effec­ti­ve­ment modi­fié suite aux tra­vaux de ter­ras­se­ment déja faits. (DR)

Le tor­chon brule depuis jan­vier 2024 entre les oppo­sants au pro­jet indi­vi­duel du maire de Triel, Cédric Aoun, sur le che­min des Picards. Le 12 juillet, les asso­cia­tions ADIV-Envi­ron­ne­ment et Bien Vivre à l’Hautil viennent d’an­non­cer le recours contre le pro­jet de piste cyclable du maire à tra­vers le mas­sif fores­tier de l’Hautil. Nous repro­dui­sons ci-des­sus la com­mu­ni­qué de l’as­so­cia­tion BVH. Voir éga­le­ment la vidéo suite à la mani­fes­ta­tion contre le pro­jet le 28 jan­vier 2024.(1) 

Au mépris de la richesse des zones tra­ver­sées et mal­gré la forte oppo­si­tion de la popu­la­tion à ce pro­jet, le Maire de Triel-sur-Seine a démar­ré la construc­tion de la piste cyclable à tra­vers le mas­sif de l’Hautil. Contes­tant ce pro­jet et les méthodes employées, les asso­cia­tions ADIV-Envi­ron­ne­ment et Bien Vivre à l’Hautil ont été contraintes de dépo­ser par l’intermédiaire de leur avo­cat une requête en excès de pou­voir auprès du tri­bu­nal admi­nis­tra­tif de Ver­sailles.

Pour mémoire, le pro­jet consiste en la créa­tion d’une piste cyclable (ou « voie verte » selon les dif­fé­rentes ver­sions du pro­jet) d’une lon­gueur de 1 600 m, construite en élar­gis­sant le che­min des Picardes qui relie le bourg de Triel-sur-Seine à l’Hautil. Bien évi­dem­ment, ces deux asso­cia­tions envi­ron­ne­men­tales sont favo­rables au déve­lop­pe­ment des pistes cyclables sur notre ter­ri­toire. Par­mi les autres asso­cia­tions oppo­sées à ce pro­jet, on compte d’ailleurs l’association Un Vélo qui Roule, une asso­cia­tion for­te­ment impli­quée dans le déve­lop­pe­ment des pistes cyclables sur notre ter­ri­toire ; elle y tra­vaille en rela­tion avec les dif­fé­rents acteurs (dépar­te­ments, GPSEO,
com­munes).
Conçu sans aucune concer­ta­tion avec les asso­cia­tions, ce pro­jet de piste cyclable a fait l’objet de nom­breuses annonces, puis de démen­tis de la part du Maire de Triel-sur-Seine. Les carac­té­ris­tiques du pro­jet ont-elles-mêmes évo­luées : par exemple, l’éclairage de la piste par des lam­pa­daires semble avoir été (heu­reu­se­ment) aban­don­né, le tra­cé a été modi­fié…
Ce pro­jet dit « Che­min des Picardes » a été lan­cé sans auto­ri­sa­tion d’urbanisme alors qu’il est situé en zone natu­relle pré­ser­vée réser­voir de bio­di­ver­si­té (NPr) au niveau du PLUi de GPSEO, en Espace Natu­rel Sen­sible (ENS), en ZNIEFF (Zone Natu­relle d’Intérêt Eco­lo­gique Fau­nis­tique et Flo­ris­tique), qu’une mare se situe à proxi­mi­té (zone humide) et qu’il tra­verse l’Espace Boi­sé Clas­sé (EBC) consti­tué par la forêt de l’Hautil. Ce niveau de pro­tec­tion atteste de la richesse de la bio­di­ver­si­té de ce mas­sif fores­tier.
A la demande des asso­cia­tions, un com­mis­saire de jus­tice a attes­té la pré­sence de 294 souches visibles d’arbres cor­res­pon­dant aux coupes effec­tuées (dans une vidéo mise en ligne en sep­tembre 2023, le Maire de Triel-sur-Seine affir­mait qu’il n’y aurait pas plus de 10 arbres qui seraient abat­tus). Per­met­tant l’élargissement du che­min des Picardes, ces coupes ont d’ailleurs été réa­li­sées sans demande d’autorisation aux pro­prié­taires concer­nés.

L’absence d’autorisation d’urbanisme et de demande d’autorisation aux pro­prié­taires a été recon­nue par les ser­vices juri­diques de la com­mune de Triel-sur-Seine comme le rap­porte le mail ci-des­sous :

 

Mail de réponse des ser­vices juri­diques de la com­mune de Triel-sur-Seine infor­mant notre avo­cat Maitre Pit­ti-Fer­ran­di de l’absence de demande d’urbanisme et de l’absence de cour­rier de demande d’autorisation aux pro­prié­taires concer­nés

 

 

Zones du PPRN avec en trait rouge, puis en poin­tillé, le tra­cé de la piste cyclable.

Au-delà de ces aspects envi­ron­ne­men­taux, notons éga­le­ment que le Maire de Triel-sur-Seine a lan­cé les tra­vaux de construc­tion de la piste cyclable alors que le conseil muni­ci­pal ne lui avait pas délé­gué la com­pé­tence lui per­met­tant de signer ce mar­ché public (le Pré­fet des Yve­lines a ensuite fait rési­lier ce mar­ché). Enfin si une demande de sub­ven­tion a effec­ti­ve­ment été faite auprès du Dépar­te­ment pour un mon­tant de 733 716 € afin de finan­cer ce pro­jet dont le coût est esti­mé à 917 146 € HT, le Dépar­te­ment a pour le moment refu­sé toute sub­ven­tion au motif que « le pro­jet pré­sen­té n’est pas suf­fi­sam­ment com­plet pour en appré­cier la fai­sa­bi­li­té tech­nique et finan­cière ».
Outre ces impor­tantes irré­gu­la­ri­tés dans la concep­tion et la construc­tion de ce pro­jet de piste cyclable, nous consi­dé­rons qu’une telle piste risque d’être uti­li­sée par des engins moto­ri­sés (motos, quads …) ce qui fra­gi­li­se­rait encore plus les milieux natu­rels et nui­rait à la tran­quilli­té de cette forêt.
Nous avons donc deman­dé à Maître Pit­ti-Fer­ran­di de dépo­ser une requête en excès de pou­voir auprès du Tri­bu­nal admi­nis­tra­tif de Ver­sailles. Une requête en réfé­ré pour sus­pendre les tra­vaux a éga­le­ment été dépo­sée. Nous ne pou­vons accep­ter que les mesures de pro­tec­tion mises en place pour la sau­ve­garde du mas­sif fores­tier de l’Hautil ne soient pas res­pec­tées, fût-ce pour la construc­tion d’une piste cyclable.

 

 

Un rive­rain raconte un chan­tier digne de « Grand Paris »

Depuis ven­dre­di 29 mai, des livrai­sons d’empierrage ont lieu à L’Hau­til (le long de la pro­prié­té dite du « Chan­te­mou­lin », 13 000 m² de bio­topes variés) pour la sta­bi­li­sa­tion de la future voie verte du che­min des Picardes. De lourdes bennes mon­tées en semi-remorque se sont enga­gés en marche arrière sur ce che­min rural, dont le sou­bas­se­ment n’est pas pré­vu pour de tels mas­to­dontes. Bien évidemment, un ven­dre­di un camion a raté sa marche arrière au niveau du ver­ger, créant une pro­fonde ornière.
Igno­rant cet aver­tis­se­ment, les livrai­sons ont repris le lun­di matin 3 juin, et cette fois un semi-remorque s’est retrou­vé enli­sé pen­dant 2 heures, de 9 heures à 11 heures.
Après avoir péni­ble­ment déga­gé le camion et avoir ten­té de le faire pas­ser de manière alter­na­tive par la ruelle Cor­neille, le chef d’é­quipe des camion­neurs s’est ren­du compte qu’il met­tait son maté­riel en dan­ger ain­si que la voi­rie ou les clô­tures pri­vées et a son­né le repli géné­ral, don­nant l’ordre de retour­ner déchar­ger les caillasses dans un de leur dépôt de départ.
Le voi­sin qui écrit ce récit est très inquiet car les dégâts de voi­rie sont déjà impor­tants, alors que n’ont été livrés que l’é­qui­valent de 50 m linéaires d’empierrage : il en reste donc encore plus de 1 000 m à livrer ! Sans comp­ter ensuite les 1 200 m du revê­te­ment de sur­face.
Ce sont des tra­vaux dignes de ceux du « Grand Paris », trans­po­sés dans une zone natu­relle de grande qua­li­té, qui ne demande que la tran­quilli­té et le res­pect.

 

 

 

Note

1. Vidéo de la mani­fes­ta­tion du 28 jan­vier 2024 à Triel-sur-Seine :

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