Triel : abandonné, ce projet de Chemin des Picardes ?

par | jeudi 26 septembre 2024 | Environnement, Triel-sur-Seine

Suite à la pub­li­ca­tion du dernier Triel Mag où ce pro­jet de Chemin des Picardes a été présen­té et défendu, l’as­so­ci­a­tion Bien Vivre à l’Hau­til (BVH) explique pourquoi ce pro­jet “serait aban­don­né”. Nous pub­lions ci-dessous l’ar­ti­cle pub­lié sur le site Inter­net de l’as­so­ci­a­tion BVH en date du 25 sep­tem­bre 2024.

Lors l’audience de référé-sus­pen­sion que nos asso­ci­a­tions ont sol­lic­itée le 22 juil­let dernier, nous avons écouté l’avocat de la mairie de Triel-sur-Seine informer le juge que « le pro­jet est aban­don­né ».
Selon la mairie, les travaux de déca­page et de ter­rasse­ment, l’installation d’un géo­tex­tile puis de plusieurs couch­es de roches, cail­loux et grave — qui ont eu lieu à vive allure en mai, juin et juil­let — ne sont que des travaux de « remise en état » du chemin. Les travaux étant ain­si ter­minés, le référé-sus­pen­sion n’a pas eu lieu d’être.

Selon cette dernière ver­sion, la « remise en état » de ce vieux chemin aurait été ren­due néces­saire en rai­son des travaux d’abattage, dessouchage et enlève­ment d’entre 300 et 600 arbres, accusés de mal­adies ou de dan­gerosité, aux alen­tours du chemin foresti­er.
Ces abattages avaient pour­tant été réal­isés dans le con­texte de l’appel d’offres pour la réal­i­sa­tion d’une piste cyclable, attribué le 3 juil­let 2023. Ce marché avait d’ailleurs dû être résil­ié à la suite de la demande du Préfet du 21 novem­bre 2023, la procé­dure ayant été entachée d’irrégularités “sub­stantielles”.

Retour sur les raisons de l’inquiétude puis de l’action des asso­ci­a­tions d’environnement et de vélo
Le dia­logue et la con­cer­ta­tion autour de ce pro­jet et de ses alter­na­tives n’ont jamais eu lieu, mal­gré les deman­des suc­ces­sives de l’association Bien Vivre à l’Hautil et des asso­ci­a­tions d’environnement et de vélo, à dater de la présen­ta­tion de l’étude Dyna­log­ic début 2021.

Pan­non­ceau inter­dic­tion forêt Hau­til à Chanteloup

La dan­gerosité : cette voie passe sur des zones rouges et bleues (inscrites au Plan de préven­tion des risques naturels d’effondrements – PPRN — pris en 1994). En rai­son de ces risques, une grande par­tie de la forêt sur le mas­sif de l’Hautil demeure inter­dite au pub­lic. Les études géotech­niques annon­cées man­quent tou­jours pour per­me­t­tre le cas échéant d’ouvrir ce chemin au pub­lic. Elles auraient d’ailleurs dû être effec­tuées avant l’exécution de tous ces travaux.
Entrée inter­dite — risques d’ef­fon­drements
Pan­non­ceau inter­dic­tion forêt Hau­til à Chanteloup

Le tracé
: il a évolué du seul « Chemin des Picardes » à un tra­jet emprun­tant égale­ment d’autres voies … Le par­cours retenu, bien que demandé, n’a jamais été fourni.

La bio­di­ver­sité
: dans cette forêt en bon état aux niveaux de sa faune et de sa flo­re et riche de zones humides frag­iles, ouvrir une voie à de nom­breux pas­sages de per­son­nes et de cycles est une solu­tion néfaste pour préserv­er le calme de ce milieu à la bio­di­ver­sité jusqu’alors pro­tégée.

L’état de san­té des arbres : « Une des forêts les plus saines d’Ile-de-France »
nous indique l’expert foresti­er que nous avons sol­lic­ité. La « mal­adie de l’encre », qui certes existe sur quelques sujets, en l’occurrence sur cer­tains châ­taig­niers, n’atteint que très peu ce milieu foresti­er grâce à sa den­sité et de sa diver­sité. De toute façon, élim­in­er ces arbres n’élimine aucune­ment le champignon qui se main­tient dans les sols.
Enfin, si un arbre doit être abat­tu il faut absol­u­ment que ce soit effec­tué à juste titre, sans se lancer dans des cam­pagnes glob­ales, mais avec pré­ci­sion et déli­catesse en la matière. En effet, en aucun cas, le cou­vert foresti­er ne doit être mis à nu, car les sols s’assécheraient et ne per­me­t­traient plus aux jeunes arbres de pouss­er à l’abri de leurs con­génères.

La voie sécu­rité incendie
: évo­quée tar­di­ve­ment, juste avant le début de la cam­pagne d’abattages fin novem­bre 2023, elle répondait à une demande de la mairie auprès du SDIS 78. Or les pom­piers ont tou­jours eu la capac­ité de pass­er par ce chemin avec un véhicule adap­té. Le cir­cuit d’eau, lui, existe depuis très longtemps : il y a une servi­tude de pas­sage pour l’eau potable tout au long du chemin.

La per­ti­nence du tracé
: la plu­part des util­isa­teurs poten­tiels – pié­tons ou cyclistes — auraient préféré l’aménagement d’un tracé le long des rues et routes pour reli­er le bourg au hameau de l’Hautil. Cela leur per­me­t­tait d’être moins isolés en cas de souci. Quant à ce tra­jet, il aurait pu n’emprunter qu’a min­i­ma la D2, au niveau de la forêt, néces­si­tant assez peu d’aménagements. Mais ces options n’ont, sem­ble-t-il, pas été étudiées.
C’est face au mutisme, puis au flou, que nous avons été amenés à nous exprimer, d’abord avec des deman­des par cour­ri­ers, puis sur notre site. Plus tard, nos conci­toyens et plusieurs asso­ci­a­tions se sont mobil­isés autour d’une péti­tion, pour finir avec l’organisation d’une marche citoyenne, lesquelles ont rassem­blé respec­tive­ment 1133 sig­na­tures et plus de 300 per­son­nes.
Mais nous n’avons hélas jamais eu de réponse ni de ren­dez-vous.
Les travaux ont eu lieu, à toute vitesse, en décem­bre-jan­vi­er pour les abattages d’arbres, en mai-juin 2024 pour la « remise en état ».

Si l’abattage de tous ces arbres est un véri­ta­ble crève-cœur, nous pou­vons être fiers que, grâce à notre action, ce chemin ne soit ni « béton­né » ni éclairé
, ni équipé de caméras de sur­veil­lance.
Le procès con­tin­ue mal­gré l’abandon du pro­jet (ayant ren­du inutile la sai­sine du juge des référés). Le maire devra répon­dre de l’illégalité des travaux et en par­ti­c­uli­er des coupes d’arbres devant le tri­bunal admin­is­tratif ain­si que devant le tri­bunal cor­rec­tion­nel.
Ci-dessous, extrait du mémoire en défense de la mairie (19 juil­let 2024)VH) explique pourquoi ce pro­jet “serait aban­don­né”.

 

 

Enfin une ressourcerie dans la Confluence !

Enfin une ressourcerie dans la Confluence !

Depuis janvier 2023, le projet judicieux d'une ressourcerie dans le territoire est de la Communauté urbaine Grand Paris Seine & Oise a fait l'objet de négociations entre les élus, les propriétaires immobiliers et l'association porteuse du projet, FéliCité. Cette...

Réfugiés : accueil et information dans les Yvelines

Réfugiés : accueil et information dans les Yvelines

Le Réseau Éducation Sans Frontières des Yvelines (78)  a mis à jour les permanences des associations dans les Yvelines. Mise à jour le 2 octobre 2024 LUNDI  -Versailles (Dom'asile)  de 10h à 12h à l'Ermitage, 23 rue de l'Ermitage, - bus 2 – Arrêt...

Triel : un conseil municipal insupportable !

Triel : un conseil municipal insupportable !

Au conseil municipal de Triel, il règne une ambiance délétère depuis que le maire Cédric Aoun a perdu sa majorité. (Photo J2R) Le conseil municipal de Triel-sur-Seine, le 25 septembre 2024, était court par rapport aux années 2000, mais il est devenu insupportable pour...

Permis de construire inextricable

Permis de construire inextricable

Copyright Freepik Le permis de construire (PC), outil du quotidien de l’urbanisme, est un baromètre plurisectoriel : du secteur de la construction, de la mise en œuvre de la politique en faveur de la transition écologique et de l’évolution de la fiscalité. L’approche...