« L’heure des prédateurs » : oui mais
Le dernier livre de Giuliano Da Empoli nous laisse sur la faim : pas vraiment un essai, ni un roman… plutôt une série de flashes du passé qui s’évapore avec les pages lues.
Le titre impressionne avec des termes comme prédateurs, c’est également l’heure. Après une lecture critique du dernier opus de Giuliano Da Empoli chez Gallimard (152 pages, 19 euros), le résultat est mitigé. En tout cas lisez le si vous trouvez le temps pendant cette période estivale.
Aujourd’hui, l’heure des prédateurs a sonné et partout les choses évoluent d’une telle façon que tout ce qui doit être réglé le sera par le feu et par l’épée. L’éditeur nous explique que « ce petit livre est le récit de cette conquête, écrit du point de vue d’un scribe aztèque et à sa manière, par images, plutôt que par concepts, dans le but de saisir le souffle d’un monde, au moment où il sombre dans l’abîme, et l’emprise glacée d’un autre, qui prend sa place. » Giuliano da Empoli nous livre le compte-rendu aussi haletant… etc.
En réalité, on a du mal à lire les 50 premières pages du livre car il est lourd et on ne sait pas où l’auteur, ni le narrateur nous amènent. On mélange tout avec des anecdotes provenant des périodes des Aztèques, de la République de Florence, des Hezbollah, de Poutin… Certes, Il y a des moments savoureux « imaginés » ou pas : assemblées des Nations unies où les Iraniens et les Français semblent se rencontrent pour s’éviter… pour ensuite se mettre d’accord. Un vrai bazar de Téhéran.
L’essentiel se trouve dans trois instants du livre. D’abord, le temps ont changé car l’heure des prédateurs a nouveau sonné, comme dans le temps de la découverte de l’Amérique par Christophe Columbus : « (L)‘équilibre a explosé. Les nouvelles élites technologiques, les Musk et les Zuckerberg, n’ont rien à voir avec les technocrates de Davos. Leur philosophie de vie n’est pas fondée sur la gestion compétente de ce qui existe, mais plutôt sur une sacrée envie de foutre le bordel. L’ordre, la prudence, le respect des règles sont frappés d’anathème pour ceux qui se sont fait la main en allant vite et en brisant les choses, selon la divisé de Facebook« . (page 109) Ensuite, la sagesse n’est plus de mise : le cas de Francesco Cossiga, ancien Premier ministre et président italiens choque par la violence politique même quand il est devenu vieux : il a fait sauter le gouvernement Prodi parce que le vieil homme s’est débarrassé de tous ses complexes et de toutes ses ambitions, et qui n’a plus besoin ni envie de contenter qui que ce soit. Par conséquent, le chaos et la prédation lui importent peu.(page 122) Enfin, ce monde chaotique dans lequel nous vivons est propice aux prédateurs où la force prédomine. « (n)ous possédons de plus en plus d’informations et sommes de moins en moins capables de prédire l’avenir… le codage numérique accomplit son oeuvre implacable d’homogénéisation, en éliminant tout ce qui ne peut être quantifié… C’est pourquoi nous n’avons pas d’avenir… » (page 135)
En conclusion, dans ce monde propice à la force brutale des prédateurs, l’humanité est seule mais l’auteur ne donne pas des signes d’optimisme et cela nous plonge davantage dans l’impuissance.
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