Budget 2025 : Trois élus saisissent la justice face aux dérives autoritaires du maire Eddie Aït
Le 9 juin 2025, trois élus municipaux de Carrières-sous-Poissy — Sarah Meguellati, Khadija Gamraoui et Anthony Effroy — ont saisi le Tribunal administratif de Versailles pour demander l’annulation du budget primitif 2025 et du compte administratif 2024 de la commune.
Derrière ce recours, un constat accablant : le maire Eddie Aït a instauré un fonctionnement municipal verrouillé, fondé sur l’exclusion des élus, la dissimulation d’informations essentielles, et le contournement manifeste des règles démocratiques.
« Ce que nous dénonçons, ce n’est pas seulement un budget opaque, c’est une méthode : celle d’un maire qui gouverne par l’effacement des contre-pouvoirs, en isolant, en excluant, puis en décidant seul. La démocratie locale n’est pas négociable. Et nous ne tolérerons plus ce mépris institutionnalisé. »
— Sarah Meguellati, conseillère municipale, cheffe du groupe « Pour Carrières, notre vie, notre ville »
Une municipalité qui méprise la loi et ses propres élus
Les faits dénoncés ne relèvent pas d’imperfections techniques. Ils traduisent une volonté politique assumée de neutraliser l’opposition et d’étouffer tout débat contradictoire :
- Refus répété de transmettre les documents budgétaires indispensables au vote ;
- Débat d’orientation budgétaire vidé de données essentielles sur les charges de personnel, pourtant obligatoires par la loi ;
- Éviction technique d’une élue, privée d’adresse e-mail fonctionnelle, non convoquée valablement et laissée dans l’impossibilité de siéger en connaissance de cause.
« Il y a une ligne rouge : celle du droit. Elle a été franchie sans vergogne. Le recours au juge n’est pas une stratégie politique : c’est une nécessité démocratique. »
— Anthony Effroy, conseiller municipal du groupe « Réunis pour Carrières »
Un Conseil réduit à une chambre d’enregistrement
Depuis plusieurs mois, les séances du Conseil municipal sont expédiées, les documents transmis au compte-gouttes, et les élues et élus d’opposition méthodiquement écartés.
« Gouverner, ce n’est pas tenir un stylo tout seul à huis clos. C’est inscrire chaque décision dans un cadre collectif. Ici, ce cadre est piétiné. Tout est pensé pour empêcher le dialogue et tenir les élus à l’écart. »
— Khadija Gamraoui, conseillère municipale, cheffe de file du groupe « Réunis pour Carrières »
Rétablir les règles, restaurer la démocratie
Ce recours vise à mettre un terme à une dérive autoritaire qui, loin d’être ponctuelle, s’est installée durablement dans le fonctionnement de la commune.
Au-delà d’un simple contentieux budgétaire, c’est la légitimité même du Conseil municipal, le respect de la loi, et les droits fondamentaux des élus qui sont en cause. Carrières-sous-Poissy mérite un fonctionnement institutionnel à la hauteur des exigences républicaines. Il est temps d’y remettre de la clarté, de la loyauté et du droit.
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