TRIEL : Conseil municipal houleux le 14 mars 2025
Le maire de Triel, Cédric Aoun, a proposé de préempter la maison des Tilleuls, mais l’opposition plurielle a dit NIET.
La fin de mandature de M. Cédric Aoun n’est, décidément, pas un long fleuve tranquille! Au dernier conseil municipal, l’opposition plurielle (17 voix) a voté (16 voix) contre une délibération visant à autoriser la mairie à exercer son droit de préemption sur la vente de la maison des Tilleuls (ancien EHPAD). Sur tous les autres points délibérés en séance, le maire est toujous sorti perdant! A la fin, le conseil municipal de Triel s’est terminé en une tempête verbale phénoménale. Triste spectacle pour la démocratie locale. Voir la vidéo.
Tout avait commencé par un hommage, une minute de silence a l’attention de M. Jean-François Raynal, ancien conseiller départemental des Yvelines. La réunion du conseil municipal de Triel-sur-Seine a réuni le 14 mars 2025 à 11 heures 20 sur 33 membres. Cela dit, beaucoup de pouvoirs ont été présentés ce qui a permis de procéder à la lecture et au débat sur quatre points majeurs de la séance : opportunité d’exercer le droit de préemption urbain sur la propriété et du bâti de l’ancienne maison des Tilleuls ; autorisation de passation de marchés publics pour un montant de un million d’euros HT pour la construction du centre technique municipal et puis deux délibérations ont été remises au vote alors qu’elles étaient refusées par la majorité des conseillers lors du dernier conseil municipal du 27 février. Avant que les hostilités commencent, le procès verbal de la séance du conseil municipal du 27 février a été mis au vote et rejeté par 17 voix contre. C’était de mauvais augure pour le maire Cédric Aoun.
Projet innovant ou concurrence stérile
Quant au droit de préemption urbain, ce qui permet à une autorité ou collectivité publique de se substituer à l’acheteur lors d’une transaction immobilière, le maire de Triel a mis l’accent sur le fait que « c’est un projet viable » en raison de l’engouement de la promotion immobilière pour ce site : selon lui, 14 promoteurs ont porté un intérêt et proposé un projet… Les premières estimations de son service établissaient un investissement de deux millions (1,5 million pour l’achat et 500 000 euros pour la mise en sécurité du bâtiment) et après il sera question d’une large concertation avec les riverains et les forces vives de Triel pour aboutir à un projet innovateur de foyer de séniors autonomes. Pour Cédric Aoun, « si la ville parvient à préempter cette ancienne maison de retraite, (la préemption) permettra d’éviter un projet de densification urbaine dans un secteur déjà enclavé, où il est difficile d’accueillir davantage de logements, surtout avec un déficit important en matière de stationnement. »
En prenant l’exemple d’un projet similaire à Vernouillet, Mme Evelyne Evano, élue en charge du dossier, a souligné que cette solution permettrait « une alternative à des maisons de personnes âgées » car certains pensionnaires semblent s’ennuyer dans les foyers actuels (comme celui d’AREPA) ou des EHPAD du secteur. Justement, M. Marc Fontaine, élu passé à l’opposition il y a deux ans, a clairement exposé les risques de concurrence stérile entre les différentes offres dans le bassin de vie. Quid de critères pour y accéder et des coûts de fonctionnement ? A cette nouvelle critique, le maire de Triel a répondu qu’une « balance » sera effectuée entre les coûts et les recettes futurs. Quant au montage de l’opération, la concertation et les moyens d’opérer seront discutés dans le cadre d’une concertation élargie, après l’acquisition de cette propriété « emblématique » de Triel. Mme Elodie Senat, élue indépendante, semblait être convaincue par cet argumentaire et a expliqué qu’il s’agissait juste « de préempter » un bien important pour l’avenir de la ville.
Encore pour marteler ce message d’opportunité foncière et financière, Cédric Aoun, maire de Triel, a assuré que « ce projet a été soutenu par 92 % des personnes ayant répondu au sondage sur l’application Illiwap, ce qui témoigne de l’engagement de la communauté…. » sauf que cela ne garantit pas une méthodologie fiable et un résultat non biaisé. Mais le maire tenait à ce projet car il aurait pu « contribuer à améliorer le quartier, en proposant une initiative qui s’intégrera harmonieusement et dont les infrastructures seront accessibles à tous les Triellois. »
S’appuyant sur une rhétorique classique, il a rassuré : « il n’y aura d’impact sur le budget de la ville; il faut me me laisser les mains libres… » pour mettre en œuvre une offre qui n’existe pas ici dans le bassin de vie.
Deux défaites politiques et un brouhaha interminable
Cependant, le maire n’a pas été suivi car Mme Sophie Kerignard, Mme Bérangère Voillot et, surtout M. Yvon Rosconval n’ont pas voulu se faire embobiner : « pas de chèques en blanc » car le maire a déjà démontré ses limites dans une démarche unilatérale d’exercice du pouvoir. Pis, M. Rosconval a estimé que ce projet de foyer de séniors souffre d’un « amateurisme ». Aucuns chiffres pour les dépenses du personnel, aucune estimation pour des recettes éventuelles… ll a été également soulevé la fermeture récente de la résidence séniors L’Aubrière à Villennes-sur-Seine (décision du Tribunal de commerce du 5 mars 2025). Ce type de projet à Triel est-il l’exception qui confirmerait la règle ?
Selon l’opposition plurielle et se basant sur le discours du maire, le seul but de la préemption était de « contrer le projet » présenté par le promoteur CAP SYNTHESE. En signe de consolation, Mme Evano a répété : « Je suis sure que le projet (du maire) va marcher !«
En définitive, les élus sont passés au vote et le résultat est une nouvelle défaite pour le maire Cédric Aoun : 17 élus de l’opposition plurielle contre 16 élus proches du maire. La suite a montré un moment inédit dans les annales de la vie municipale trielloise : des quolibets, des insultes, des menaces à peine voilées ont été échangés dans un brouhaha interminable de dix minutes. Un débat sur le rallonge d’un million d’euros HT pour la construction du centre technique municipal a fait l’objet d’un autre vote, toujours rejeté par 17 élus du conseil municipal. Après ces deux gadins politiques, le maire a préférer retirer deux délibérations concernant des cessions de terrains à des promoteurs… La vie n’est pas une fleuve tranquille pour le maire de Triel-sur-Seine.

Cédric Aoun, maire de Triel-sur-Seine a ouvert la séance du conseil municipal du 14 mars 2025.
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