Mare de l’Hautil, une coupure d’arbres qui ne passe pas

Légende : Des opposants à l’abattage des arbres s’insurgent car cette pratique à la mare de l’Hautil est contraire au respect de la biodiversité.

Depuis le 2 mars, des habitants près de la mare de l’Hautil se plaignent de l’abattage des arbres sur ce site fréquenté par des randonneurs, pêcheurs et habitants. L’association Bien Vivre à l’Hautil s’étonne et les pêcheurs disent qu’ils respectent la loi et la biodiversité.

Dans une vidéo partagé, le 2 mars 2025, par les réseaux sociaux explique que « l’abattage des arbres a été fait sans respecter la biodiversité; » cette coupure est exagérée et elle interroge sur la méthode et le but. « La question essentielle se pose, celle du respect de l’arbre et celle de la biodiversité. »(1)

Le curage de la mare est, certes, nécessaire mais cette pratique doit respecter les normes; or cette première action montre que les auteurs de ces « méfaits » ne respectent pas les rythmes de la nature. L’association Bien Vivre à l’Hautil (BVH) a également réagi : « La Mairie de Triel-sur-Seine entreprend la remise en état de la mare de l’Hautil. Cela comprend le nettoyage périphérique de la mare, ainsi que l’abattage d’arbres malades ou dangereux » peut-on lire sur un simple A4 scotché aux arbres situés à l’entrée de la mare.
Pour BVH, « c’est avec un pincement au cœur que nous avons pu constater le labourage d’une grande partie des rives de la mare, laissant de profondes ornières, ainsi que l’abattage d’une dizaine d’arbres. Six arbres étaient en bonne santé mais jugés « à risque » pour les promeneurs, selon des critères qui nous sont inconnus.« 

Aussitôt, une polémique s’est répandue sur les réseaux sociaux, friands de ces controverses entre les actions de la mairie et les réactions des habitants ou des opposants à ces pratiques inhabituelles dans la commune depuis 2020. Ainsi, Pierre Petichamp, a expliqué que « c’est vraiment étonnant le nombre d’arbres qui tombent subitement malades …. là ou le maire veut faire des travaux.
Sont ils vraiment malades ? Peut être sont ils juste allergiques à lui ?« 

Cependant, il faut noter que la mare est gérée par une association ad hoc qui se veut respectueuse de la nature.

En outre, depuis 2002 l’association Poisson d’Avril bénéficie d’une convention d’occupation de ce lieux, avec obligation d’entretien. Dans une communiqué du 11 mars, l’association Poisson d’Avril a souligné les raisons et le calendrier de leur action. « La mare de l’Hautil est l’exemple même d’un milieu aquatique qui s’est fortement dégradé au cours des décennies passées. Le point culminant a été la fin de l’été 2023 où ce plan d’eau s’est retrouvé à sec sur environ 80 % de sa surface et où la faune et la flore aquatique ont subi de lourdes pertes. Ce lieu exceptionnel est très ancien, nous en retrouvons trace dès le 16ème siècle où il servait d’abreuvoir pour les animaux venant du Vexin vers les marchés de Poissy ou de Meulan.« 

Pour le Poisson d’Avril, le constat est clair : « la sècheresse et la canicule ont contribué à cet assèchement, mais ce ne sont pas les seules raisons. La végétation autour et dans ce plan d’eau absorbe une grande quantité d’eau. Autrefois celui-ci était entouré de près et cette végétation n’existait pas. Les sources qui alimentaient cet étang ne semblent plus exister. Elles ont probablement été détournées ou captées lors de constructions réalisées à proximité. Cette végétation, notamment les arbres amène une grande quantité de feuilles qui pourrissent au fond de l’eau et se transforment en vase. La vase comble progressivement cet étang, qui si rien n’est fait, sera complètement comblé avant 2050.« 

Pour renverser cette tendance, l’association Poisson d’Avril, en partenariat avec la mairie, conformément à ses obligations, a « entrepris une première phase de restauration de cet espace tant apprécié des triellois. » Pour l’assosiation Poisson d’Avril, il a été normal de procéder « à l’arrachage et au dessouchage des arbustes et baliveaux autour et dans le plan d’eau. [L’association Poisson d’Avril] a ensuite fait réaliser l’abattage des arbres morts, malades ou dangereux ainsi que ceux penchant vers l’eau. »

Quant au calendrier, l’association reste sur sa lancée : « Prochainement nous procèderons à l’enlèvement de la végétation intérieure sur une distance d’environ 8 à 9 m du bord. Nous procèderons ensuite à l’enlèvement des trembles dont beaucoup sont encore jeunes, mais qui à l’âge adulte consomment chacun 200 l d’eau par jour. Nous procèderons également à l’abattage des arbres malades en bordure du parking et peut être à 2 ou 3 arbres en périphérie de ce plan d’eau. L’ensemble de ces travaux devraient être terminé pour la fin mars.
Tous ces travaux sont pris en charge à la fois par la commune et par notre association, afin d’en limiter le coût pour les triellois. »

Pour les opposants à ce planning et à ce procédé, « la « remise en état » des lieux soulève de nombreuses interrogations : au-delà des travaux d’abattage, qu’en est-il de la re-végétalisation des rives et de la replantation d’arbres de haute tige ? Est-il envisagé un aménagement respectueux de l’écosystème de la mare ? Comment la biodiversité de la mare de l’Hautil sera-t-elle préservée ? » (2)

Bien Vivre à l’Hautil espère que « ces travaux soient réalisés de manière réfléchie et respectueuse, en tenant compte des enjeux écologiques pour limiter les impacts sur cette biodiversité fragile. »

Pour conclure, il est dommage de voir que ces deux points de vue (celles de Poisson d’Avril et du BVH) ne peuvent pas converger pour l’amélioration du site de la mare de l’Hautil. La nature doit être pour tous et faire l’unanimité, mais dans le cas de Triel-sur-Seine, tout fait l’objet de discorde entre les uns et les autres. La mare de l’Hautil n’offre pas d’exception à cette règle locale.

Notes
1. Vidéo envoyée sur les réseaux sociaux dont la boucle Whasupp.
2. Quel projet pour préserver la biodiversité de la mare de l’Hautil ?