« Je suis Gaulliste ! » : hommage à Jean-Louis Debré
Légende: M.Jean-Louis Debré au Sénat le 25 mars 2024( Photo J2R)
Ce mardi 4 mars 2025, en matinée, les médias ont appris le décès de l’ancien président du Conseil Constitutionnel, Monsieur Jean-Louis Debré à l’âge de 80ans. Fidèle et humble sont des qualificatifs qui reviennent dans la bouche de ses amis, de ses proches et des français qui ont témoignés en ce jour. Cet article lui rend hommage à travers le récit d’une amitié et d’une rencontre.
C’est un véritable pilier de la Ve République et du Gaullisme qui s’en est allé ce mardi 4 mars. Jean-Louis Debré s’est éteint. L’information est tombée simplement en début de matinée. Puis quelques mois, il se faisait discret. Il faut dire qu’en décembre dernier, il fut victime d’un AVC. Peut-être sentait-il que la fin s’approchait ? Sans doute, puisque cette fin est arrivée.
Un homme politique comme il ne s’en fait plus
Né le 30 septembre 1944 à Toulouse, Jean-Louis Debré fut un homme d’État français comme il ne s’en fait, actuellement, plus. Fils de Michel Debré, qui fut résistant, académicien et Premier ministre de la Ve République sous la présidence du Général Charles DeGaulles, du 8 janvier 1959 au 14 avril 1962, Jean-Louis Debré fut le Ministre de l’Intérieur, de 1995 à 1997, du Président Jacques Chirac, son ami qu’il se fit sur les bancs de l’ENA et à qui il resta fidèle jusqu’à la fin.
Député de 1997 à 2007 à l’Assemblée national, il présida cette dernière assemblée de 2002 à 2007. De 2007 à 2016, Jean-Louis Debré fut le Président du Conseil Constitutionnel. Et depuis 2016, il était le président du Conseil supérieur des archives. Une carrière sans égale qu’il s’est construit sans avoir le baccalauréat.
Considéré par les journalistes de radio comme un bon client, c’était une personnalité française qui n’hésitait pas à échanger, bavarder et raconter des anecdotes sur sa vie d’homme public. Jean-Louis Debré était apprécié, à Droite comme à Gauche, par une grande majorité de français en raison de son accessibilité et de sa proximité. Il n’hésitait pas à s’amuser de son image en participant à plusieurs reprises à l’émission de radio de RTL : les Grosses têtes. Il était même fier d’avoir sa marionnette aux Guignols de l’info, l’émission satirique de Canal +, qui fut supprimée depuis.
Une rencontre marquante
Lundi 25 mars 2024, au sein même du Sénat, M. Ali Bourni, originaire des Mureaux, fut honoré par la Médaille de bronze de la Jeunesse et des Sports. Cette médaille, honorant son parcours et son engagement, fut remise des mains de Monsieur Jacques Toubon, ministre sous la présidence de Jacques Chirac.
C’est lors de cette cérémonie que j’ai eu la chance de rencontrer M. Jean-Louis Debré et d’échanger avec lui. Grand admirateur de son travail et de sa carrière, j’ai demandé à M. Ali Bourni de me présenter la personne qu’il a toujours présenté comme son ami sincère : Jean-Louis Debré. Ce qu’il fit sans problème. J’ai pu ainsi échanger avec ce que je considère comme un monument de la politique française. Accessible et sans chichi, nous avons échangé quelques minutes malgré le fait que j’étais impressionné par sa stature et sa carrure politique. Si impressionné que je n’ai pas osé faire une photo avec lui pour avoir un souvenir. A travers mes reportages, j’ai rencontré de nombreux ténors de la politique comme M. Pierre Bédier, M. Emmanuel Macron, avant son élection à présidence, de nombreux députés et des maires, et des sportifs comme Tony Yoka. Un exemple parfait pour illustrer ma situation lors de ma rencontre avec Jean-Louis Debré que ce dernier grand sportif qu’est Tony Yoka. J’ai posé à côté de Tony Yoka sur une photo, après l’une de nos nombreuses rencontres, et avec sa carrure, et malgré mon 1m83, à côté de lui je suis un hobbit. En face de Jean-Louis Debré, j’étais un « minipouce ».
J’ai tout de même réussi à lui parler de mon admiration malgré le fait que ma sensibilité est plus à Gauche en tant qu’ancien élu de Gauche aux Mureaux. A ça il m’a répondu : « Je n’ai pas de parti. Je suis Gaulliste ! »
Comme mon grand-père aurais-je aimé lui répondre car c’était le cas à l’époque des grandes heures du Général. Cela me fit prendre conscience que je devais être devant l’un des derniers grands Gaullistes de France. Ceux qui avaient une certaine idée de la France et dont l’objectif politique n’étaient pas de faire carrière mais bien de servir la France avant tout.
Cette rencontre fut courte mais instructive et j’espérais bien recroiser un jour ce piller de la République Française. Malheureusement, cela n’arrivera plus.
Après cette cérémonie, j’ai quitté le Sénat pour retrouver ma voiture et la route qui allait me ramener chez moi. En sortant dans la rue, j’ai eu la surprise de retrouver Jean-Louis Debré. Nos regards se sont croisés et je lui ait dit :« Bonne journée Monsieur ! »
« Bonne journée à vous également », m’a-t-il répondu.
Puis il a rejoins tout simplement et humblement la foule des anonymes qui marchaient dans la rue pour se rendre, sans doute, à la gare afin de prendre son TGV pour rentrer chez lui. Un homme politique à la carrière imposante mais qui est rentré chez lui en toute simplicité. C’était sans doute ça Jean-Louis Debré.
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