Chapet : Benoît de Laurens demande une concertation et moins de brutalité dans la prise de décisions
Légende : le maire de Chapet, Benoît de Laurens, a expliqué les raisons de son opposition au projet d’un village de mineurs isolés porté par le Conseil départemental des Yvelines.
Le maire de Chapet, Benoît de Laurens, exige de comptes et demande une concertation élargie sur le projet départemental d’un village de mineurs isolés en plain champs dans la petite commune rurale de Chapet. M. De Laurens explique les raisons de son opposition à ce projet « sans aucune concertation préalable » et demande une concertation dans la recherche d’une alternative « crédible » et « ayant du sens ».
Dans une interview sur le terrain, le 20 janvier 2025, le maire de Chapet, Benoît de Laurens a passé en revue les raisons de sa colère : ce projet d’un village de mineurs isolés a été étudié et décidé sur son dos. En outre, cela démontre que la démocratie locale a été bafouée par les autorités décisionnaires, c’est-à-dire l’exécutif départemental. Le maire a demandé, voire exigé du préfet des Yvelines, de l’information sur ce projet qui avait été étudié et décidé il y a trois mois. Pour le maire, ce comportement du département des Yvelines se caractérise par sa brutalité et son dédain de la libre administration de la commune.
Certes la problématique des mineurs isolés et leur protection sont de la compétence des conseils départementaux français. Depuis des années ce problème s’est accru sans pouvoir trouver une solution pérenne et moins onéreuse pour les départements. Dans le cas des Yvelines, environ mille mineurs sont concernés et devraient être pris en charge constamment par les services ad hoc du département. Récemment, l’Etat par l’intermédiaire de la préfecture a mis en demeure le conseil départemental des Yvelines pour agir vite et efficacement. « Sans stratégie depuis des années, le département pressé par l’Etat se retrouve au pied du mur est veut installer (ce village) dans la précipitation… » s’est indigné le maire de Chapet.
La conséquence a été limpide : les services techniques et d’aménagement du département avaient trouvé une solution dictée par la facilitée : disponibilité foncière (le terrain Mitan dans la commune de Chapet appartient au département des Yvelines), rapidité dans l’assemblage des bungalows, et dérogation aux règles d’urbanisme pour la mise en place de ce village…
Pour le maire, Chapet doit « refuser d’être une variable d’ajustement de la panique budgétaire du département; » et Chapet doit « refuser d’être malgré lui complice d’une approche indigne et inhumaine d cela question de l’accueil des mineurs isolés et surtout de leur intégration… » En réalité, ce projet va créer plus de problèmes que l’on l’imagine : les jeunes seront isolés et demandeurs d’équipements publics absents dans le village; la proximité d’une aire de gens du voyage peut poser des problèmes de conflits entre populations qui se ignorent. Concernant l’encadrement, le maire de Chapet émet des doutes sur la capacité du département de remplir ses obligations.
Chapet a réuni trois cents personnes pour démontrer leur détermination de se battre pour ce projet « sans aucune concertation » et démuni de tout sens de la réalité. Actuellement une pétition a récolté environ mille signatures et la version Internet de la pétition augmente rapidement(1). Des communes aux alentours dont les Mureaux et Verneuil-sur-Seine semblent être solidaires avec l’action du maire de Chapet, M. De Laurens.
Le maire de Chapet a également demandé » de cesser la brutalité » dans la prise de décisions et dans les interactions dans les réseaux sociaux. Vu le fonctionnement du Conseil départemental en matière de protection de l’enfance, le maire de Chapet peut être inquiet de comment le CD 78 envisage de prendre en charge 100 enfants en grande précarité. Pacifier le débat et demander une concertation avec tous les communes des Yvelines pour trouver une solution pérenne pour ce problème social devraient être prépondérants à ce stade du projet à venir.
Interview du maire de Chapet
Note
- Initiée par le délégué du parti Reconquête, la pétition a dépassé les 2000 signataires; cela dit, le maire a déploré la récupération politique et les propos outranciers de cette pétition.
Laisser un commentaire